Dans un contexte de crise économique et financière, où l’exacerbation de la concurrence mondiale se double des réflexes de repli sur soi des Etats et de protectionnisme, avec, en toile de fonds, un contexte légal national peu favorable, l’entrepreneur se trouve confronté à la nécessité d’innover et de réinventer ses modèles pour rester dans la course, de mobiliser toutes ses ressources, ses qualités et son leadership, pour sortir gagnant des jeux de rachats, fusions-acquisitions, délocalisations.
Dans un tel contexte, comment l’entrepreneur conserve-t-il un état d’esprit gagnant ? Comment change-t-il son regard pour identifier, au-delà de la crise, les opportunités à saisir ? Comment décline-t-il une stratégie de leadership sur son marché ? Comment réussit-il à développer une entreprise ou à la redéployer sur de nouveaux axes stratégiques ? Et que fait-il pour réussir mieux qu’un autre ?
Cinq manques caractérisent la crise
-
Le manque de crédits
-
Le manque de commandes
-
Le manque de moral
-
Le manque de repères
-
Le manque de vision d’avenir
Quatre actions transversales
-
Rompre avec les tendances néfastes et s’ajuster au nouveau contexte
-
Économiser
-
Donner un sens global à l’action mise en place
-
Se préparer à la sortie de crise
Trois actions verticales
-
Par rapport au marché : saisir les opportunités qui se présentent en situation de crise.
-
Par rapport à la productivité : la crise est l’occasion de travailler plus sérieusement que jamais sur l’optimisation des coûts.
-
Par rapport à la sous-traitance : la crise est l’occasion de s’intéresser aux autres façons de faire aussi bien et moins cher, en d’autres mots de recourir à l’outsourcing – pas forcément délocalisé.
OSER ENTREPRENDRE EN TEMPS DE CRISE
Depuis une dizaine d’années, l’entrepreneuriat attire de plus en plus les jeunes diplômés ayant pour but de créer une start-up et de devenir la nouvelle success-story. L’entrepreneur est avant tout porteur d’un projet économique, et prend le risque de réunir des moyens financiers et humains pour atteindre un certain nombre d’objectifs économiques. Il investit à titre personnel des capitaux dans son projet pour développer l’idée ou le savoir-faire auquel il croit. L’esprit d’entreprendre fait d’abord référence à une nature, un état d’esprit qui consiste à avoir le goût du risque pour créer, développer quelque chose.
Selon l’OCDE, favoriser l’entrepreneuriat serait un remède à la crise mais nous avons tendance à sous-estimer ou à craindre cette pratique. Le taux de création des entreprises n’a connu aucune accélération significative depuis les années 2000, il a même baissé de manière vertigineuse dans la plupart des pays de l’OCDE même s’il est vrai que dans le secteur tertiaire, ce nombre se rapproche du niveau précédant la crise. Ce serait pourtant en temps de crise que l’entrepreneur a le plus de chance de succès. La France fait cependant figure d’exception puisque ce taux a connu un essor considérable, notamment grâce à la procédure de création simplifiée dans le cadre du régime de l’auto-entrepreneur. En temps de crise, mettre en œuvre son esprit entrepreneurial semble plus délicat mais il s’agit finalement d’un environnement économique comme un autre auquel il faut s’adapter.
Mais quels sont les risques de se lancer en temps de crise ? OSER, c’est aussi s’exposer. Dans une moindre mesure, l’audace peut fréquemment conduire à des impasses. Une autre difficulté, accentuée en période de crise, est de savoir doser : savoir jusqu’où aller dans la prise de risques. Si a posteriori l’analyse est aisée, sur le moment cet exercice de dosage est difficile. Mais un entrepreneur est aussi celui qui sait essuyer les échecs et les accepter comme étape son parcours professionnel, un peu à l’image d’un Michael Rubin capable de passer de la faillite à la prospérité en un laps de temps record (cf. http://www.entrepreneur.com/article/230150 : How Michael Rubin Went From Bankrupt to Billionaire by Catherine Clifford)
Pourquoi oser ? Pour une entreprise, OSER, c’est d’abord se poser sur un marché, adopter une posture qui la différencie des autres, se positionner ; c’est donc aussi s’opposer. En période de crise ce positionnement devient indispensable. Il s’agit également de se donner les moyens d’attirer et de fidéliser les talents, au premier rang desquels les jeunes talents. Cette capacité est particulièrement essentielle pour les entreprises de services qui doivent sans cesse innover. En venant vers une entreprise audacieuse, les jeunes talents savent qu’ils s’ennuieront moins, qu’ils ressentiront plus d’émotion, plus d’excitation car après tout, EROS reste bien l’anagramme d’OSER.
L’importance de l’entreprenariat étudiant pour sortir de la crise :
Avec un taux de chômage des moins de 25 ans de 22,9%, les jeunes sont les principales victimes de la crise économique. Pourtant, certains semblent avoir l’envie et le potentiel de devenir les acteurs du redressement économique. La ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso, avait alors annoncé pour 2015 la mise en place d’un statut d’«étudiant entrepreneur». Mais bien que l’entreprenariat étudiant semble accessible à tous, en partie grâce à la révolution numérique et à de nombreuses succes story (Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon Uber, Airbnb…) seulement 3% des entreprises en France sont créées par des étudiants, alors qu’elles le sont aux Etats-Unis par plus de 11%. Le risque reste moins grand : un étudiant n’a généralement ni famille à assumer ni carrière à poursuivre, il peut bénéficier du soutien de ses professeurs et surtout l’échec est beaucoup plus indolore comparé à l’expérience qu’il en tire. Peut-être le futur Zuckerberg se cacherait-il parmi nous.
Finalement quelles sont les qualités et compétences de l’entrepreneur ?
- le sens de la créativité et de l’innovation : il doit pouvoir développer une idée novatrice centrale pour porter son projet et se démarquer des concurrents ;
- des aptitudes commerciales et relationnelles afin de développer les réseaux de clients et les marchés de son entreprise : c’est le premier commercial de sa société ;
- une organisation rigoureuse : l’entrepreneur doit pouvoir gérer en même temps des problématiques très variées et donc faire preuve d’organisation pour gérer l’agenda de ses missions ;
- une volonté d’acier : l’entrepreneur est souvent le seul à croire en son projet, son business plan étant jugé souvent trop innovant ou risqué. La création d’une entreprise demande de la persévérance. L’entrepreneur est souvent découragé par les banques qui ne croient pas en son aventure et par les potentiels concurrents qui font tout pour l’empêcher de pénétrer le marché.